Si vous vous intéressez au patrimoine de Briare, ville au croisement des canaux et de la Loire, vous pourriez être intéressé par la réédition de ce livre de 1923, « Briare-le-canal et ses seigneurs ». Bonne lecture à vous.
Briare-le-Canal et ses seigneurs.
Cent cinquante ans après la destruction de la cité romaine de Brivodurum par les Vandales, un nouveau village, fort petit il est vrai, s’était déjà élevé sur les ruines encore apparentes.
Vers 590, il fut érigé en paroisse puis entra dans le patrimoine de l’évêché d’Auxerre par un legs de saint Aunaire. La cité était de faible importance et elle ne s’accrut que de quelques dizaines d’habitants pendant le Bas Moyen Âge et le début des Temps modernes.
C’est à partir du XVIIe siècle que des renseignements précis sur les seigneurs de Briare apparaissent. Á la mort du chevalier François de Champigny, la seigneurie fut vendue en 1632 au marquis Antoine de Ruzé d’Effiat et de Longjumeau. Le domaine, qui était alors dans la mouvance du comté de Gien, comptait plus d’une vingtaine de fiefs, en réalité des fermes, parfois très modestes.
Dès 1657, il fut cédé à la fameuse Compagnie des seigneurs du Canal qui le conserva jusqu’en 1868 (Après 1792, la Société ne possédait cependant plus que le château et quelques domaines dépendants). Sous son administration sage et intelligente, la ville ne fit que prospérer. La construction du « canal de communication de Loyre en Seine » lui donna un premier essor. Les travaux considérables entrepris par Messires Cosnier et Boutheroux attirèrent un nombre important d’ouvriers dont la majeure partie s’implanta dans le pays.
Á la fin du XVIIe siècle, la population atteignait près de neuf cents âmes. Le canal, ses écluses, ses rigoles et ses étangs d’alimentation nécessitaient d’ailleurs un entretien continuel qui fournissait du travail à près de la moitié des habitants. Les mariniers en manque de fret venaient également à Briare dans l’espoir d’en trouver. Mais malgré sa situation privilégiée sur le bord d’un grand fleuve alors navigable formant à travers les provinces centrales de la France une voie de communication de premier ordre, la ville n’aurait pas atteint l’apogée que lui permit un industriel de génie, Félix Bapterosses. Il la choisit, en effet, pour y jeter les fondements d’une manufacture qui, dès sa naissance, s’annonça des plus florissantes.
D’innombrables ouvriers affluèrent, attirés par les hauts salaires. La ville devint trop petite et les propriétaires de l’usine furent obligés de construire non loin de leurs ateliers une nouvelle cité. Alignés sur trois rangées parallèles, les bâtiments de brique rouge renfermaient plusieurs centaines de logements ouvriers. Un hôpital-hospice fut édifié, tandis qu’une magnifique église de style romano-byzantin remplaçait la vieille nef romane devenue trop petite.
© Micberth
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